Parijs - 19e eeuw Ernest d'Hervilly (1839-1911)

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1839, 26 mei

Ernest d'Hervilly geboren in Parijs

1874

Contes pour les grandes personnes

Menselijke papegaaien in loondienst

Mon ami Le:

— C'est une institutrice?

— Non pas! Distinguons. C'est un pion femelle, sans foi, sans dévouement, sans amour de l'étude, qui apprend à parler à des perroquets humains, au plus juste prix.

— Bon, une sorte de sommelier ès lettres et ès sciences, qui remplit les cerveaux comme des bouteilles.

 

Papegaai op het verkeerde pad geraakt

Tout me rappelle l'infidèle.

— Ils s'aiment! poursuivit M. Brême, ils s'aiment! Ah! si madame Brême... Tenez, monsieur, reprit le déplorable violoniste après un moment de silence, si j'avais l'honneur de vous connaître depuis plus longtemps, je vous prierais de me jeter dans la fosse aux ours.

Le télégramme:

Au bout d'un laps de temps, que je n'ai jamais pu arriver à déterminer, la porte par laquelle, probablement, j'étais entré, s'ouvrit doucement, et la voix que j'avais entendue dans la voiture et dans la rue, me dit encore une fois, avec l'accent d'un perroquet qui serait devenu bandit:

- Pas peur, pas mal, venez!

Henri Fantin-Latour, Coin du table; met uiterst links Paul Verlaine en Arthur Rimbaud; met de pijp: Ernest d'Hervilly

 

1874

Le harem

 

Koninginnenmantel van papegaaienveren

 

Sur les bords du Saubat:

(...)

Ses membres sont ornés de bracelets de graines

Eclatantes; elle a des joyaux plus coquets:

Pour lui faire un manteau comme en portent les reines,

J'ai tué dans les bois plus de cent perroquets!.

(...)

 

Purperkleurige papegaaien

 

A la Louisiane:

(...)

Mais, hélas! insensible à tant de poésie,

Jupiter pousse un cri plaintif,

Et dans son coin obscur, toujours sans nul motif,

Rit la mulâtresse Euphrasie;

 

Autour d'eux le chien blanc, les perroquets pourprés

Et le singe roux, tout sommeille;

Le vent qui passe apporte, avec un bruit d'abeille,

L'odeur des ananas dorés.

(...)

1875

Mesdames les Parisiennes

 

Niet als een papegaai die maïs eet

Mais elles, elle! Ah! Elle mangeait si bien! Avec une si noble et si correcte perfection! Pas de grignotage! Pas d’air de rat ou de perroquet épluchant un grain de maïs! – C’etait exquis!

 

Papegaaienaardappeltjes in de mode

La dame qui traverse est une jolie goëlette, pavoisée de l'arrière aux bossoirs, du pont aux pommes de perroquet; et moi, pauvre terrien, lorsque je la vois s'en aller vers des pays inconnus et charmants où j'irais si bien à sa remorque, je me sens une émotion vive au cœur et mille regrets dans l'âme.

 

Het gemis aan papegaaienkreten

Donc, il y a quelques jours, je me prommenais, ravi et pensif, sous les arceaux bas d'une verdure puissante que forment les palmiers, les bananiers, les bambous et les cocotiers aux larges feuilles de ce cher Nouveau-Monde planté sur les bords de la Seine: aimable réduction de la nature tropicale, à laquelle il manque, hélas! pour que l'illusion soit durable et complète, le balancement des feuillages, le murmure suggestif de la brise dans les cimes, le cri rauque des perroquets, la vibration sonore des insectes aux couleurs de l’arc-en-ciel.

1876

Histoires divertissantes - 'Le gros vieux bouquin'

 

Een vadsige papegaai

Une petite table, couverte de fioles de toutes grandeurs, était posée à côté de lui.

Sur un perchoir de rotin des Indes, un gros perroquet tout bouffi regardait tristement le vieillard en clignotant de ses paupières blanches.

 

Kat, papegaai, en huishoudhulp

Et le vieillard était seul; autour de lui aucune larme ne laissait sa trace brillante sur une joue potelée d'enfant, de petit-fils.

Seul! un chat, un perroquet et une femme salariée réunissant les qualités et les défauts de ses deux acolytes, voilà tout.

O désolé soir, sombre abandon!

1876

Histoires divertissantes - 'Le gros vieux bouquin'

 

Echo van de papegaai van Robinson

La dernière heure:

En ce moment, le soleil disparut complètement: une vague lueur rougeâtre colorait à peine le haut des mâts.

La tête du vieillard s'inclina sur son épaule.

Ses doigts se détendirent, et la pipe qu'il tenait, tombant à terre, se brisa en mille morceaux.

Alors, tiré brusquement de sa somnolence par ce bruit inattendu, le perroquet bouffi s'agitant convulsivement sur son bâton, se mit à crier comme au temps jadis:

Pauvre Robinson Crusoë, pauvre Robinson, où êtes-vous? où avez-vous été?

Mais Robinson Crusoë ne l'entendit pas; son âme était déjà bien loin sur la route de l'inconnu; elle allait rejoindre l'âme de Vendredi.

Naar de Robinson-vertaling van Borel

1876

Histoires divertissantes - 'Le gros vieux bouquin'

 

Onderkin als een papegaai

 

L'artiste bossu:

(...) Archibald Hobstone arrivait à comprendre que le sort du mari de Laura n'aurait rien de bien désastreux après tout, à condition toutefois que ce mari ne fût pas un peintre. « Car ce visage! ce visage!... s'écriait Archibald. Oh! ce visage, rien ne pourra jamais le voiler ou le transfigurer. Et quel supplice alors pour un artiste que de trouver devant ses yeux, à chaque instant, comme une vivante négation de la beauté tant cherchée, ces traits malencontreux, ce nez bizarre, ce menton de perruche!... Ah! décidément cette pauvre Laura doit rester fille, concluait Archibald, en arpentant avec vivacité l'allée magnifique du plus élégant des pares.

1885

Les Parisiens bizarres

Papegaaienfrans voor beginnende dames

— Quel métier?

— Je leur apprends du français pratique, par phrases, comme à des perroquets.

— Expliquez-vous, Fionie.

— Voici: mes compatriotes arrivant à Paris, savent le français, en général, mais ils ne le prononcent pas; or, je leur enseigne à le prononcer, voilà tout, mais c'est échinant... et puis, dame, ce ne sont pas toujours des phrases très convenables qu'ils me demandent de leur apprendre à prononcer tout de suite, ce sont généralement des phrases qu'ils destinent à être distribuées aux Folies-Bergères, dans le promenoir.

1886

L'Âge d'or de l'enfance, histoires morales et amusantes

 

Een overspannen papegaai en de dosis suikerklontjes

Pour Bébé, le plus petit, il s'était roulé sur les tapis, et avec tant de bruit que le perroquet de la maison en avait été tout troublé.

Il avait été même obligé, le pauvre perroquet, de croquer trois morceaux de sucre pour se remettre de son émotion.

 

Suikerklontjes om honden en papegaaien tot rust te brengen

On le lava, on le frotta, on l'épongea, on le savonna, on le nettoya tout le temps. On le graissa de pommade. On lui versa de l'odeur sur la tête. On voulut même lui mettre des papillottes, mais elles ne tinrent pas. Enfin, on le passa au peigne, puis à la brosse.

Le chien se laissa faire d'abord, pendant longtemps, avec beaucoup de patience, car il espérait avoir un autre biscuit.

Mais on le peignait et on le frottait sans cesse et le biscuit ne venait pas.

On lui attacha un tapis de table au cou pour lui faire un manteau de roi.

Il ne dit rien encore, bien que le manteau l'étranglât un peu.

Il était patient et bon; il aimait tant les biscuits!

Mais à la fin, à la fin, oh! dame, il en eut assez. Il en eût trop, et il se mit à se plaindre et à gronder aussi d'une façon si vive, que le perroquet eut très peur, et mangea encore un morceau de sucre pour se donner du courage.

1894

En bouteille à travers l'Atlantique: de Key-West (Floride) au cap Nord (Norvège)

Een reuzenkwal met een papegaaienkooi?

— Un mille... devant nous, capitaine... un peu à bâbord, là!... Voyez-vous?

Le capitaine Sagou était borgne, ce qui faisait qu'au propre comme au fiiguré, il ne dormait jamais que d'un oeil, mais son bon oeil était excellent, et, quand il était ouvert, il égalait en perspicacité, de jour ou de nuit, les deux yeux de William, l'homme de la barre, lui-même.

C'est pourquoi, à l'instant, il aperçut l'étrange et vaste lueur informe flottant très au loin, devant lui.

— Eh bien, quoi! s'écria-t-il tout d'abord, d'un ton de mauvaise humeur,

c'est une Méduse!...

Mais non,... par la corne du diable!... (pardon, mesdames!)... par la corne du diable, non c'est... Mais, non, au fait, reprit-il d'une voix plus calme, ce n'est pas une Méduse!... C'est trop vif de feux... Et puis quoi? et puis quoi? — Blanc?... blanc?... Vert?... vert?... vert?...

Blanc? ça tourne! ça vire!... En voilà un fameux Rotifère!  — Ce n'est pas possible, c'est trop gros. — Eh! serait-ce un radeau avec un foyer allumé dessus?...

— Oh! capitaine, je vous en prie, dit alors une des passagères, prenez donc votre lunette! nous mourons d'impatience de savoir...

— C'est juste, ma jeune dame, répliqua maître Sagou. — Et s'il ne faut que cela pour vous ressusciter, vous allez revivre dans un instant.

Le capitaine appliqua l'instrument à son bon oeil, et, sans parler ni grogner, examina longuement la chose mystérieuse, vers laquelle d'ailleurs le navire se dirigeait lentement et avec précaution, sur un ordre donné par le second au timonier William.

— Eh bien, capitaine? reprit la jeune dame. Oh! en vérité, ne nous laissez pas mourir...

— Ma foi, madame, dit enfin le capitaine, si je n'avais le devoir de conserver ma langue pour avoir l'honneur de vous répondre, je ferais comme William, je la jetterais au hibou, non, je veux dire au chien. C'est étonnant! Je n'y comprends rien! Ce que je viens de voir, ça ressemble à peu près... tantôt à la quille d'un canot renversé, tantôt aune forte bouée, tantôt à une grande balise, qui entraineraient avec elles un amas d'animaux phosphorescents.

— Une balise, ou une bouée, qui aurait rompu sa chaîne, et qui flotterait

à la dérive, alors?

— Oui. Mais j'ai une autre idée aussi. C'est peut-être une énorme tortue chargée de Méduses. Et cependant!... Ce n'est pas certes que ce soit bien rare une tortue, en train de traverser le Canal, et se rendant à toute vitesse, des rochers de la Floride aux rochers et aux sables des Bahama, et vice versa; mais ce qui me déroule, c'est ce qu'elle a sur sa carapace, outre les méduses!

On dirait une cage à perroquets, et une fameuse encore! Mais une tortue, avec

une cage sur le dos, ça me paraît fantastique un peu trop, et je passe le verre

à mon Second.

Le Second lorgna à son tour, minutieusement, la prétendue tortue géante, illuminée a giorno, qui, d'après les conjectures du Master, avait la fantaisie de se promener dans l’Atlantique avec une cage sur sa coupole d'écaille.

 

Helaas: geen papegaaienkooi maar een apenkooi

Les passagers et les matelots attendaient sans mot dire, mais étonnés au suprême degré, le résultat de l'examen fait par le Master.

— Eh bien, qu'est-ce? demanda, un passager, plus nerveux que les autres.

— Eh bien, dit enfin le capitaine à voix basse, ce n'est pas une cage à perroquets; non. C'est une cage à singes; et il y en a même un dedans, je viens de le voir grimper aux barreaux...

— Des babouins, en pleine mer! c'est un peu fort de cognac tout de même, murmura un des matelots à l'oreille de son camarade. Je crois que le capitaine s'est joliment « rafraîchi », ce soir!...

Een reuzenkwal

1886

Le chat du Neptune

Een gekuifde papegaai (kakatoe)

 

IV. Voyage de découvertes

Le lieutenant Coquillard n'avait pas encore trouvé le moyen de parer le blanc partout de son commandant, quand monsieur Tom, n'ayant plus rien à détruire, s'avisa d'entreprendre un petit voyage de découvertes dans les environs de la cabine de son maître.

Sans s'inquiéter davantage des oiseaux épars, avec leurs entrailles de coton pendantes sur le plancher du théâtre de ses ébats, monsieur Tom se glissa dans le couloir obscur qui mène du cabinet des officiers à la chambre du conseil de l'arrière.

Il allait à pas prudents, l'oreille au guet, tressaillant au moindre bruit et partagé entre deux désirs, le désir d'aller surveiller des souris lointaines, dont il entendait les dents fines ronger de vieux morceaux de biscuit de mer dans des entreponts ténébreux, et le désir d'aller voir un peu la cause d'un bruit singulier qui lui arrivait par la porte ouverte de la chambre du conseil et l'intriguait fort.

Or, ce bruit était le fait du bec sonore du perroquet du commandant, un superbe cacatoès à huppe, dont on avait, je ne sais pourquoi, placé la cage sur la table de la chambre en question.

Le cacatoès, pour passer le temps, raclait les barreaux de sa cage avec son bec solide, à la façon d'un joueur de harpe.

Seulement, dame! ce virtuose à plumes ne jouait pas des airs bien enchanteurs sur son instrument improvisé.

Tom, guidé par la rauque mélodie, arriva en rampant jusqu'à la porte du conseil et vit le magnifique oiseau.

— Tiens, tiens! se dit-il, en voilà un qui n'a pas du tout l'air d'être en coton. Ça doit être joliment bon à griffer, ce pingouin jaune-là, qui a une si belle huppe sur le crâne!

De son côté, le perroquet aperçut le chat, hérissa sa huppe comme un éventail qui s'ouvre, et lui demanda brusquement d'une voix tremblante d'impatience:

— As-tu déjeuné, Jacquot?

Monsieur Tom fit un bond en arrière, stupéfait.

Mais il se remit bientôt de sa surprise et s'avança d'un pas vers la cage.

— Et de quoi? et de quoi! s'écria le perroquet, alarmé de cette marche en avant.

— Allons, bon! pensa le chat. C'est un oiseau-monsieur, puisqu'il parle! Voilà qui est très curieux. Il faut que je l'examine de plus près.

Il fit un nouveau pas en avant.

— Du rôti du roi! du rôti du roi! du rôti du roi! gémit alors précipitamment le pauvre cacatoès de plus en plus épouvanté.

— Quel être singulier! se dit le chat. C'est égal, approchons-nous et essayons de voir un peu « en quoi c'est fait », un oiseau-monsieur!

Et il fit encore un pas en avant.

Lieutenant Coquillard! monsieur le commandant! quittez vos domino! Il n'est que temps. Si vous vous obstinez à votre jeu, il va se passer des choses extraordinaires et certainement affreuses dans la chambre du conseil.

 

V. Qui s’y frotte s’y pique

Mais le commandant et le lieutenant Coquillard, tous deux penchés sur la broderie géométrique que dessine la file des dominos étalés sur la table de jeu, ne furent nullement avertis par aucune voix secrète du drame qui doit fatalement se passer dans une chambre du conseil où un oiseau et un chat se trouvent ensemble, inopinément, et séparés seulement par une faible barrière de fils d'archal.

Tom, d'un saut, s'installa tout à coup à quelques pouces du cacatoès, lequel se livra immédiatement à une gymnastique désespérée, cherchant de toutes parts le bâton de salut où il pût poser en sûreté ses pattes frémissantes.

Tom fit le tour de la cage, sans se presser, en amateur, clignant de l'œil, la queue dressée en l'air, et se passant la langue sur les lèvres, comme un gourmand qui savoure un bon repas par avance.

Le perroquet, perdant la tête à force de la rouler sur ses épaules pour épier, dans tous les sens, les mouvements de son ennemi, se mit à crier:

— Ran tan plan, tan plan! à bâbord! à tribord! feu!

Mais ces menaces aussi vaines que formidables n'arrêtèrent en rien maître Tom dans ses manœuvres audacieuses.

Il se borna à redresser les oreilles.

Puis, rassemblant toute son énergie, il glissa une patte téméraire à travers les barreaux malencontreux, dans la direction du perroquet, réfugié dans son dernier retranchement, c'est-à-dire au sommet de sa cage.

Fatale imprudence!

En ce moment, d'ailleurs, dans la cabine du commandant, le maître de Tom commettait, de son côté, une imprudence énorme aussi, en gardant en main, à tort, un cinq-quatre encombrant.

Ce cinq-quatre décida du sort de la bataille; il resta pour compte dans la main du lieutenant et le commandant gagna la partie, qui était la cent neuvième de la journée entre les deux adversaires.

Jacquot et Tom n'eurent pas besoin de jouer leur jeu cent neuf fois pour en avoir assez.

À la première partie, le perroquet empoigna, avec l'héroïsme que la peur inspire souvent aux êtres faibles, la patte menaçante de monsieur Tom, et il la lui mordit vivement.

Oh! alors, Tom poussa un cri de détresse surprenant et essaya de se dégager au plus vite.

Mais la tenaille de l'oiseau le serrait sans pitié; on ne peut vraiment pas lui en vouloir.

Il ne fallait pas y aller, voyez-vous, petit sot de chat!

Enfin, le cacatoès, ayant sans doute fait cette réflexion qu'il ne pourrait pas rester toute sa vie — et on dit que les perroquets vivent cent ans — avec une patte de chat dans le bec, se décida sagement à lâcher son ennemi, après l'avoir puni de la belle manière.

Tom jura, un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

VI. Encore des imprudences

Le pauvre Tom passa le lendemain de longues heures à lécher sa patte meurtrie et douloureuse.

Le bon lieutenant Coquillard, fort affligé de la destruction de sa collection d'oiseaux, mais trouvant avec raison qu'il y avait beaucoup de sa faute dans cet irréparable dégât, ne tint pas longtemps rancune à son cher petit chat.

Et même, au contraire, la vue de la plaie sanglante de l'animal fit jaillir de nouvelles sources d'indulgence dans le cœur du vieux marin.

Il se fit médecin de son favori, et il obtint du chirurgien du Neptune des bandes de toile et des baumes précieux qui amenèrent promptement la convalescence du blessé et sa guérison complète.

Le soin qu'il prit de la petite bête lui fit même un peu oublier que le commandant lui devait une revanche, et que ce même commandant brûlait du désir de payer sa dette.

Enfin, par une radieuse matinée, le jeune Tom, évitant soigneusement de passer devant la porte du conseil, où le perroquet vainqueur ne cessait de célébrer son triomphe à tue-tête, monta lentement, très lentement, avec des allures d'invalide, l'escalier de l'arrière.

Il reparut sur le pont aux acclamations de la foule, au fait de ses aventures guerrières, et charmée de le revoir sain et sauf après un terrible combat.

Puis chacun retourna à ses affaires, à son cigare ou à son travail, et monsieur Tom reprit tranquillement le cours de ses promenades périlleuses, dans les embarcations suspendues aux flancs du navire, ou à travers les enfléchures. Les enfléchures sont les échelons de corde des haubans, ces gros câbles qui relient les bas mâts aux bordages.

Personne ne songeait plus à Tom, lorsqu'un mousse, levant par hasard les yeux en l'air, aperçut l'animal rampant avec des précautions infinies sur le bout extrême d'une vergue, laquelle était armée d'une flèche, je ne sais pas pourquoi.

Sur le fer de la flèche, et tournant le dos au chat, qui s'avançait sans faire plus de bruit qu'une mouche, une petite mouette ou plutôt un guillemot se reposait innocemment.

Couvant le léger oiseau de mer de son œil dilaté par des impatiences et des angoisses de chasseur, le chat tendait insensiblement son échine comme un arc, et s'apprêtait à bondir sur sa facile proie.

— Il est bien plus petit qu'un perroquet, pensait le traître; il ne m'échappera pas!

Il est évident que, pour faire plaisir à monsieur Minet, et pour l'aider à prendre sa revanche, le charmant guillemot aurait dû certainement patienter un peu sur la flèche.

Il l'aurait peut-être fait avec plaisir en toute autre occasion, mais seulement, ce jour-là, le voyageur ailé avait, je ne sais pas où, un rendez-vous pris depuis longtemps, et auquel il ne pouvait arriver en retard sous peine d'impolitesse.

Et l'heure de partir sonna pour lui précisément à l'instant même où maître Tom prenait son élan pour s'assurer si les petits oiseaux sont plus dociles que les grands.

1898

Aventures du prince Frangipane

Papegaaien als tafelschuimers

Au bout de trois heures de marche, Gros-Pâté déclara le premier qu'il ne saurait aller plus loin cl, se laissa tomber sur la terre; le prince l'imita. Une faim formidable se déclara bientôt dans l'estomac du prince et de son écuyer; comptant revenir pour l'heure du souper, ils n'avaient emporté aucune provision, et Gros-Pâté se faisait les plus amers reproches de celle négligence, qui ne lui était pas habituelle.

Pour comble de malheur, il se trouva que la forêt était remplie de gros perroquets, bien repus, qui causèrent toute la nuit sur les branches des arbres voisins.

L'infortuné Gros-Pâté et le prince lui-même, quoique plus réservé, ne pouvaient s'empêcher de se trouver très mal lotis, en entendant les oiseaux bavards s'entretenir comme il suit :

« As-tu déjeuné, Jacquot?

Oui, oui, oui.

— Et de quoi?

— Du rôti du roi.

— Oui, oui, oui.

— Il est content, Jacquot?

— Oui, oui, oui. »

Ce nouveau supplice de Tantale dura jusqu'à l'aurore.

1898

A Cocagne! aventures de MM. Gabriel et Fricotin

Papegaaien door de duisternis

Des rayons de lumière chaude, où vibraient des insectes étincelants, et que traversaient de radieux perroquets ou d'autres oiseaux multicolores innombrables, tombaient du sommet des arbres, par les rares intervalles que laissaient entre eux les feuillages, et s'éparpillaient comme des pièces d'or sur les gazons du sol, d'une vert puissant, semés de plantes inconnues, énormes, épanouies, et de ces rousses crosses de fougères velues qui ressemblent, dressées en l'air, à des queues d'écureuil ou de singes agenouillés.

Une humidité brûlante pénétrait le pauvre cycliste: Il ne trouvait pas cela désagréable, car il éprouvait encore comme la sensation d'avoir eu froid, récemment, dans sa douleur.

 

Een Laplander met een papegaai op zijn schouder?

—Il est vêtu d'un complet à longs poils qui ressemble à la peau de bique du père Moucheloup, le cantonnier l'hiver. Et il est coiffé d'un bonnet à poils, cet individu.

— C'est un Lapon, sans doute.

— Essuyez vos yeux, monsieur. Un Lapon? Un Lapon, avec un perroquet sur l'épaule, et un parasol.

— Un parasol à poils aussi, — à la main? Quel luxe? Excusez !

— Tu dis? Un perroquet! Tu rêves?

— Moi? je ne dors pas plus que vous. Je suis au contraire éveillé comme une potée de souris. Et je vous assure (essuyez donc vous yeux, monsieur) que le personnage qui nous guigne de l'oeil, là-bas, porte encore, sur le dos, une hotte d'osier, deux fusils, et, à la ceinture, une hache et une scie. Il déménage peut-être?

— Mais tu me fais le portrait de Robinson?

— Robinson. Qui ça, Robinson?

 

Papegaaienveren strelen als wereldreis

Après tant et de si lourdes années passées dans la solitude à expier mes fautes, continua Robinson, (et en disant ces mots, il lissait du doigt les plumes de son vieux perroquet, alors perché sur son bras et qui semblait l'écouter affectueusement). Après avoir fait quatre fois le tour du Monde ensuite, en pleurant la mort déplorable de mon à jamais regretté ami Vendredi, j'aurais dû trouver, dans ma patrie, et si près de mes derniers jours, tout ce qui pouvait me les rendre paisibles et charmants encore.

Naar de Robinson-vertaling van Borel

1911, 18 november Ernest d'Hervilly overlijdt in Parijs