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1839,
26 mei |
Ernest d'Hervilly geboren in
Parijs
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1874
Contes
pour les grandes personnes

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Menselijke
papegaaien in loondienst
Mon
ami Le:
—
C'est une institutrice?
—
Non pas! Distinguons. C'est un pion femelle,
sans foi, sans dévouement, sans amour de l'étude, qui apprend à
parler à des perroquets humains, au plus juste prix.
—
Bon, une sorte de sommelier ès lettres et ès sciences, qui remplit
les cerveaux comme des bouteilles.
Papegaai
op het verkeerde pad geraakt
Tout
me rappelle l'infidèle.
—
Ils s'aiment! poursuivit M. Brême, ils s'aiment! Ah! si madame Brême...
Tenez, monsieur, reprit le déplorable violoniste après un moment de
silence, si j'avais l'honneur de vous connaître depuis plus longtemps,
je vous prierais de me jeter dans la fosse aux ours.
Le
télégramme:
Au
bout d'un laps de temps, que je n'ai jamais pu arriver à déterminer,
la porte par laquelle, probablement, j'étais entré, s'ouvrit
doucement, et la voix que j'avais entendue dans la voiture et dans la
rue, me dit encore une fois, avec l'accent
d'un perroquet qui serait devenu bandit:
-
Pas peur, pas mal, venez!
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Henri
Fantin-Latour, Coin du table; met uiterst links Paul Verlaine en
Arthur Rimbaud; met de pijp: Ernest d'Hervilly
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1874
Le
harem
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Koninginnenmantel
van papegaaienveren
Sur
les bords du Saubat:
(...)
Ses
membres sont ornés de bracelets de graines
Eclatantes;
elle a des joyaux plus coquets:
Pour
lui faire un manteau comme en portent les reines,
J'ai
tué dans les bois plus de cent perroquets!.
(...)
Purperkleurige
papegaaien
A
la Louisiane:
(...)
Mais,
hélas! insensible à tant de poésie,
Jupiter
pousse un cri plaintif,
Et
dans son coin obscur, toujours sans nul motif,
Rit
la mulâtresse Euphrasie;
Autour
d'eux le chien blanc, les perroquets pourprés
Et
le singe roux, tout sommeille;
Le
vent qui passe apporte, avec un bruit d'abeille,
L'odeur
des ananas dorés.
(...)
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1875
Mesdames
les Parisiennes
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Niet
als een papegaai die maïs eet
Mais
elles, elle! Ah! Elle mangeait si bien! Avec une si noble et si
correcte perfection! Pas de grignotage! Pas d’air
de rat ou de perroquet épluchant un grain de maïs! – C’etait
exquis!
Papegaaienaardappeltjes
in de mode
La
dame qui traverse est une jolie goëlette, pavoisée de l'arrière aux
bossoirs, du pont aux pommes de perroquet;
et moi, pauvre terrien, lorsque je la vois s'en aller vers des
pays inconnus et charmants où j'irais si bien à sa remorque, je me
sens une émotion vive au cœur et mille regrets dans l'âme.
Het
gemis aan papegaaienkreten
Donc,
il y a quelques jours, je me prommenais, ravi et pensif, sous les
arceaux bas d'une verdure puissante que forment les palmiers, les
bananiers, les bambous et les
cocotiers aux larges feuilles de ce cher Nouveau-Monde
planté sur les bords de la Seine: aimable réduction de la nature
tropicale, à laquelle il
manque, hélas! pour que l'illusion soit durable et complète, le
balancement des feuillages, le murmure suggestif de la brise dans les
cimes, le cri rauque des perroquets, la vibration sonore des insectes
aux couleurs de l’arc-en-ciel.
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1876
Histoires
divertissantes - 'Le gros vieux bouquin'
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Een
vadsige papegaai
Une
petite table, couverte de fioles de toutes grandeurs, était posée à
côté de lui.
Sur
un perchoir de rotin des Indes, un gros perroquet tout bouffi
regardait tristement le vieillard en clignotant de ses paupières
blanches.
Kat,
papegaai, en huishoudhulp
Et
le vieillard était seul; autour de lui aucune larme ne laissait sa
trace brillante sur une joue potelée d'enfant, de petit-fils.
Seul!
un chat, un perroquet et une femme salariée réunissant les qualités
et les défauts de ses deux acolytes, voilà tout.
O
désolé soir, sombre abandon!
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1876
Histoires
divertissantes - 'Le gros vieux bouquin'
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Echo
van de papegaai van Robinson
La
dernière heure:
En
ce moment, le soleil disparut complètement: une vague lueur
rougeâtre colorait à peine le haut des mâts.
La
tête du vieillard s'inclina sur son épaule.
Ses
doigts se détendirent, et la pipe qu'il tenait, tombant à terre, se
brisa en mille morceaux.
Alors,
tiré brusquement de sa somnolence par ce bruit inattendu, le
perroquet bouffi s'agitant convulsivement sur son bâton, se mit à
crier comme au temps jadis:
—
Pauvre Robinson Crusoë, pauvre Robinson, où êtes-vous? où
avez-vous été?
Mais
Robinson Crusoë ne l'entendit pas; son âme était déjà bien loin
sur la route de l'inconnu; elle allait rejoindre l'âme de Vendredi.
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Naar
de Robinson-vertaling van Borel
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1876
Histoires
divertissantes - 'Le gros vieux bouquin'
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Onderkin
als een papegaai
L'artiste
bossu:
(...)
Archibald Hobstone arrivait à comprendre que le sort du mari de Laura
n'aurait rien de bien désastreux après tout, à condition toutefois
que ce mari ne fût pas un peintre. « Car ce visage! ce visage!...
s'écriait Archibald. Oh! ce visage, rien ne pourra jamais le voiler
ou le transfigurer. Et quel supplice alors pour un artiste que de
trouver devant ses yeux, à chaque instant, comme une vivante
négation de la beauté tant cherchée, ces traits malencontreux, ce
nez bizarre, ce menton de perruche!...
Ah! décidément cette pauvre Laura doit rester fille, concluait
Archibald, en arpentant avec vivacité l'allée magnifique du plus
élégant des pares.
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1885
Les
Parisiens bizarres

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Papegaaienfrans
voor beginnende dames
—
Quel métier?
—
Je leur apprends du français pratique, par
phrases, comme à des perroquets.
—
Expliquez-vous, Fionie.
—
Voici: mes compatriotes arrivant à Paris, savent le français, en
général, mais ils ne le prononcent pas; or, je leur enseigne à le
prononcer, voilà tout, mais c'est échinant... et puis, dame, ce ne
sont pas toujours des phrases très convenables qu'ils me demandent de
leur apprendre à prononcer tout de suite, ce sont généralement des
phrases qu'ils destinent à être distribuées aux Folies-Bergères,
dans le promenoir.
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1886
L'Âge
d'or de l'enfance, histoires morales et amusantes
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Een
overspannen papegaai en de dosis suikerklontjes
Pour
Bébé, le plus petit, il s'était roulé sur les tapis, et avec
tant de bruit que le perroquet de la maison en avait été tout
troublé.
Il
avait été même obligé, le pauvre perroquet, de croquer trois
morceaux de sucre pour se remettre de son émotion.
Suikerklontjes
om honden en papegaaien tot rust te brengen
On
le lava, on le frotta, on l'épongea, on le savonna, on le nettoya
tout le temps. On le graissa de pommade. On lui versa de l'odeur sur
la tête. On voulut même lui mettre des papillottes, mais elles ne
tinrent pas. Enfin, on le passa au peigne, puis à la brosse.
Le
chien se laissa faire d'abord, pendant longtemps, avec beaucoup de
patience, car il espérait avoir un autre biscuit.
Mais
on le peignait et on le frottait sans cesse et le biscuit ne venait
pas.
On
lui attacha un tapis de table au cou pour lui faire un manteau de roi.
Il
ne dit rien encore, bien que le manteau l'étranglât un peu.
Il
était patient et bon; il aimait tant les biscuits!
Mais
à la fin, à la fin, oh! dame, il en eut assez. Il en eût trop, et
il se mit à se plaindre et à gronder aussi d'une façon si vive, que
le perroquet eut très peur, et mangea encore un morceau de sucre pour
se donner du courage.
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1894
En
bouteille à travers l'Atlantique: de Key-West (Floride) au cap Nord
(Norvège)

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Een
reuzenkwal met een papegaaienkooi?
—
Un mille... devant nous, capitaine... un peu à bâbord, là!...
Voyez-vous?
Le
capitaine Sagou était borgne, ce qui faisait qu'au propre comme au
fiiguré, il ne dormait jamais que d'un oeil, mais son bon oeil était
excellent, et, quand il était ouvert, il égalait en perspicacité,
de jour ou de nuit, les deux yeux
de William, l'homme de la barre, lui-même.
C'est
pourquoi, à l'instant, il aperçut l'étrange et vaste lueur informe
flottant très au loin, devant lui.
—
Eh bien, quoi! s'écria-t-il tout d'abord, d'un ton de mauvaise
humeur,
c'est
une Méduse!...
Mais
non,... par la corne du diable!... (pardon, mesdames!)...
par la corne du diable, non c'est... Mais, non, au fait, reprit-il d'une
voix plus calme, ce n'est pas une Méduse!... C'est trop vif de feux...
Et puis quoi? et puis quoi? —
Blanc?... blanc?... Vert?... vert?... vert?...
Blanc?
ça tourne! ça vire!... En voilà un fameux Rotifère! — Ce
n'est pas possible, c'est trop gros. — Eh! serait-ce un radeau avec
un foyer allumé dessus?...
—
Oh! capitaine, je vous en prie, dit alors une des passagères, prenez
donc votre lunette! nous mourons d'impatience de savoir...
—
C'est juste, ma jeune dame, répliqua maître Sagou. — Et s'il ne
faut que cela pour vous ressusciter, vous allez revivre dans un
instant.
Le
capitaine appliqua l'instrument à son bon oeil, et, sans parler ni
grogner, examina longuement la chose mystérieuse, vers laquelle
d'ailleurs le navire se dirigeait lentement et avec précaution, sur
un ordre donné par le second au timonier William.
—
Eh bien, capitaine? reprit la jeune dame. Oh! en vérité, ne nous
laissez pas mourir...
—
Ma foi, madame, dit enfin le capitaine, si je n'avais le devoir de
conserver ma langue pour avoir l'honneur de vous répondre, je ferais
comme William, je la jetterais au hibou, non, je veux dire au chien.
C'est étonnant! Je n'y comprends rien! Ce que je viens de voir, ça
ressemble à peu près... tantôt à la quille d'un canot renversé,
tantôt aune forte bouée, tantôt à une grande balise, qui
entraineraient avec elles un amas d'animaux phosphorescents.
—
Une balise, ou une bouée, qui aurait rompu sa chaîne, et qui
flotterait
à
la dérive, alors?
—
Oui. Mais j'ai une autre idée aussi. C'est peut-être une énorme
tortue chargée de Méduses.
Et cependant!... Ce n'est pas certes que ce soit bien rare une
tortue, en train de traverser le Canal, et se rendant à toute vitesse,
des rochers de la Floride aux
rochers et aux sables des Bahama, et vice versa; mais
ce qui me déroule, c'est ce qu'elle a sur sa carapace, outre les
méduses!
On
dirait une cage à perroquets, et une fameuse
encore! Mais une tortue, avec
une
cage sur le dos, ça me paraît fantastique un peu trop, et je
passe le verre
à
mon Second.
Le
Second lorgna à son tour, minutieusement, la prétendue tortue
géante, illuminée a giorno,
qui, d'après les conjectures du Master, avait la fantaisie de
se promener dans l’Atlantique avec une cage sur sa coupole
d'écaille.
Helaas:
geen papegaaienkooi maar een apenkooi
Les
passagers et les matelots attendaient sans mot dire, mais étonnés au
suprême degré, le résultat de l'examen fait par le Master.
—
Eh bien, qu'est-ce? demanda, un passager, plus nerveux que les autres.
—
Eh bien, dit enfin le capitaine à voix basse, ce
n'est pas une cage à perroquets; non. C'est une cage à singes;
et il y en a même un dedans, je viens de le voir grimper aux barreaux...
—
Des babouins, en pleine mer! c'est un peu fort de cognac tout de même,
murmura un des matelots à l'oreille de son camarade. Je crois que le
capitaine s'est joliment « rafraîchi », ce soir!...
|
Een reuzenkwal


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1886
Le
chat du Neptune

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Een
gekuifde papegaai (kakatoe)
IV.
Voyage de découvertes
Le
lieutenant Coquillard n'avait pas encore trouvé le moyen de parer le
blanc partout de son commandant, quand monsieur Tom, n'ayant plus rien
à détruire, s'avisa d'entreprendre un petit voyage de découvertes
dans les environs de la cabine de son maître.
Sans
s'inquiéter davantage des oiseaux épars, avec leurs entrailles de
coton pendantes sur le plancher du théâtre de ses ébats, monsieur
Tom se glissa dans le couloir obscur qui mène du cabinet des
officiers à la chambre du conseil de l'arrière.
Il
allait à pas prudents, l'oreille au guet, tressaillant au moindre
bruit et partagé entre deux désirs, le désir d'aller surveiller des
souris lointaines, dont il entendait les dents fines ronger de vieux
morceaux de biscuit de mer dans des entreponts ténébreux, et le
désir d'aller voir un peu la cause d'un bruit singulier qui lui
arrivait par la porte ouverte de la chambre du conseil et l'intriguait
fort.
Or,
ce bruit était le fait du bec sonore du perroquet du commandant, un
superbe cacatoès à huppe, dont on avait, je ne sais pourquoi, placé
la cage sur la table de la chambre en question.
Le
cacatoès, pour passer le temps, raclait les barreaux de sa cage avec
son bec solide, à la façon d'un joueur de harpe.
Seulement,
dame! ce virtuose à plumes ne jouait pas des airs bien enchanteurs
sur son instrument improvisé.
Tom,
guidé par la rauque mélodie, arriva en rampant jusqu'à la porte du
conseil et vit le magnifique oiseau.
—
Tiens, tiens! se dit-il, en voilà un qui n'a pas du tout l'air
d'être en coton. Ça doit être joliment bon à griffer, ce pingouin
jaune-là, qui a une si belle huppe sur le crâne!
De
son côté, le perroquet aperçut le chat, hérissa sa huppe comme un
éventail qui s'ouvre, et lui demanda brusquement d'une voix
tremblante d'impatience:
—
As-tu déjeuné, Jacquot?
Monsieur
Tom fit un bond en arrière, stupéfait.
Mais
il se remit bientôt de sa surprise et s'avança d'un pas vers la cage.
—
Et de quoi? et de quoi! s'écria le perroquet, alarmé de cette marche
en avant.
—
Allons, bon! pensa le chat. C'est un oiseau-monsieur, puisqu'il parle!
Voilà qui est très curieux. Il faut que je l'examine de plus près.
Il
fit un nouveau pas en avant.
—
Du rôti du roi! du rôti du roi! du rôti du roi! gémit alors
précipitamment le pauvre cacatoès de plus en plus épouvanté.
—
Quel être singulier! se dit le chat. C'est égal, approchons-nous et
essayons de voir un peu « en quoi c'est fait », un
oiseau-monsieur!
Et
il fit encore un pas en avant.
Lieutenant
Coquillard! monsieur le commandant! quittez vos domino! Il n'est que
temps. Si vous vous obstinez à votre jeu, il va se passer des choses
extraordinaires et certainement affreuses dans la chambre du conseil.
V.
Qui s’y frotte s’y pique
Mais
le commandant et le lieutenant Coquillard, tous deux penchés sur la
broderie géométrique que dessine la file des dominos étalés sur la
table de jeu, ne furent nullement avertis par aucune voix secrète du
drame qui doit fatalement se passer dans une chambre du conseil où un
oiseau et un chat se trouvent ensemble, inopinément, et séparés
seulement par une faible barrière de fils d'archal.
Tom,
d'un saut, s'installa tout à coup à quelques pouces du cacatoès,
lequel se livra immédiatement à une gymnastique désespérée,
cherchant de toutes parts le bâton de salut où il pût poser en
sûreté ses pattes frémissantes.
Tom
fit le tour de la cage, sans se presser, en amateur, clignant de l'œil,
la queue dressée en l'air, et se passant la langue sur les lèvres,
comme un gourmand qui savoure un bon repas par avance.
Le
perroquet, perdant la tête à force de la rouler sur ses épaules
pour épier, dans tous les sens, les mouvements de son ennemi, se mit
à crier:
—
Ran tan plan, tan plan! à bâbord! à tribord! feu!
Mais
ces menaces aussi vaines que formidables n'arrêtèrent en rien
maître Tom dans ses manœuvres audacieuses.
Il
se borna à redresser les oreilles.
Puis,
rassemblant toute son énergie, il glissa une patte téméraire à
travers les barreaux malencontreux, dans la direction du perroquet,
réfugié dans son dernier retranchement, c'est-à-dire au sommet de
sa cage.
Fatale
imprudence!
En
ce moment, d'ailleurs, dans la cabine du commandant, le maître de Tom
commettait, de son côté, une imprudence énorme aussi, en gardant en
main, à tort, un cinq-quatre encombrant.
Ce
cinq-quatre décida du sort de la bataille; il resta pour compte dans
la main du lieutenant et le commandant gagna la partie, qui était la
cent neuvième de la journée entre les deux adversaires.
Jacquot
et Tom n'eurent pas besoin de jouer leur jeu cent neuf fois pour en
avoir assez.
À
la première partie, le perroquet empoigna, avec l'héroïsme que la
peur inspire souvent aux êtres faibles, la patte menaçante de
monsieur Tom, et il la lui mordit vivement.
Oh!
alors, Tom poussa un cri de détresse surprenant et essaya de se
dégager au plus vite.
Mais
la tenaille de l'oiseau le serrait sans pitié; on ne peut vraiment
pas lui en vouloir.
Il
ne fallait pas y aller, voyez-vous, petit sot de chat!
Enfin,
le cacatoès, ayant sans doute fait cette réflexion qu'il ne pourrait
pas rester toute sa vie — et on dit que les perroquets vivent cent
ans — avec une patte de chat dans le bec, se décida sagement à
lâcher son ennemi, après l'avoir puni de la belle manière.
Tom
jura, un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
VI.
Encore des imprudences
Le
pauvre Tom passa le lendemain de longues heures à lécher sa patte
meurtrie et douloureuse.
Le
bon lieutenant Coquillard, fort affligé de la destruction de sa
collection d'oiseaux, mais trouvant avec raison qu'il y avait beaucoup
de sa faute dans cet irréparable dégât, ne tint pas longtemps
rancune à son cher petit chat.
Et
même, au contraire, la vue de la plaie sanglante de l'animal fit
jaillir de nouvelles sources d'indulgence dans le cœur du vieux marin.
Il
se fit médecin de son favori, et il obtint du chirurgien du Neptune
des bandes de toile et des baumes précieux qui amenèrent promptement
la convalescence du blessé et sa guérison complète.
Le
soin qu'il prit de la petite bête lui fit même un peu oublier que le
commandant lui devait une revanche, et que ce même commandant
brûlait du désir de payer sa dette.
Enfin,
par une radieuse matinée, le jeune Tom, évitant soigneusement de
passer devant la porte du conseil, où le perroquet vainqueur ne
cessait de célébrer son triomphe à tue-tête, monta lentement,
très lentement, avec des allures d'invalide, l'escalier de l'arrière.
Il
reparut sur le pont aux acclamations de la foule, au fait de ses
aventures guerrières, et charmée de le revoir sain et sauf après un
terrible combat.
Puis
chacun retourna à ses affaires, à son cigare ou à son travail, et
monsieur Tom reprit tranquillement le cours de ses promenades
périlleuses, dans les embarcations suspendues aux flancs du navire,
ou à travers les enfléchures. Les enfléchures sont les échelons de
corde des haubans, ces gros câbles qui relient les bas mâts aux
bordages.
Personne
ne songeait plus à Tom, lorsqu'un mousse, levant par hasard les yeux
en l'air, aperçut l'animal rampant avec des précautions infinies sur
le bout extrême d'une vergue, laquelle était armée d'une flèche,
je ne sais pas pourquoi.
Sur
le fer de la flèche, et tournant le dos au chat, qui s'avançait sans
faire plus de bruit qu'une mouche, une petite mouette ou plutôt un
guillemot se reposait innocemment.
Couvant
le léger oiseau de mer de son œil dilaté par des impatiences et des
angoisses de chasseur, le chat tendait insensiblement son échine
comme un arc, et s'apprêtait à bondir sur sa facile proie.
—
Il est bien plus petit qu'un perroquet, pensait le traître; il ne
m'échappera pas!
Il
est évident que, pour faire plaisir à monsieur Minet, et pour
l'aider à prendre sa revanche, le charmant guillemot aurait dû
certainement patienter un peu sur la flèche.
Il
l'aurait peut-être fait avec plaisir en toute autre occasion, mais
seulement, ce jour-là, le voyageur ailé avait, je ne sais pas où,
un rendez-vous pris depuis longtemps, et auquel il ne pouvait arriver
en retard sous peine d'impolitesse.
Et
l'heure de partir sonna pour lui précisément à l'instant même où
maître Tom prenait son élan pour s'assurer si les petits oiseaux
sont plus dociles que les grands.
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1898
Aventures
du prince Frangipane

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Papegaaien
als tafelschuimers
Au
bout de trois heures de marche, Gros-Pâté déclara le premier qu'il
ne saurait aller plus loin cl, se laissa tomber sur la terre; le
prince l'imita. Une faim formidable se déclara bientôt dans
l'estomac du prince et de son écuyer; comptant revenir pour l'heure
du souper, ils n'avaient emporté aucune provision, et Gros-Pâté se
faisait les plus amers reproches de celle négligence, qui ne lui
était pas habituelle.
Pour
comble de malheur, il se trouva que la forêt
était remplie de gros perroquets, bien repus, qui causèrent toute la
nuit sur les branches des
arbres voisins.
L'infortuné
Gros-Pâté et le prince lui-même, quoique plus réservé, ne
pouvaient s'empêcher de se trouver très mal lotis, en entendant les
oiseaux bavards s'entretenir comme il suit :
«
As-tu déjeuné, Jacquot?
Oui,
oui, oui.
—
Et de quoi?
—
Du rôti du roi.
—
Oui, oui, oui.
—
Il est content, Jacquot?
—
Oui, oui, oui. »
Ce
nouveau supplice de Tantale dura jusqu'à l'aurore.
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1898
A
Cocagne! aventures de MM. Gabriel et Fricotin

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Papegaaien
door de duisternis
Des
rayons de lumière chaude, où vibraient des insectes étincelants, et
que traversaient de radieux perroquets ou
d'autres oiseaux multicolores innombrables, tombaient du sommet des
arbres, par les rares intervalles que laissaient entre eux les
feuillages, et s'éparpillaient comme des pièces d'or sur les gazons
du sol, d'une vert puissant, semés de plantes inconnues, énormes,
épanouies, et de ces rousses crosses de fougères velues qui
ressemblent, dressées en l'air, à des queues d'écureuil ou de
singes agenouillés.
Une
humidité brûlante pénétrait le pauvre cycliste: Il ne trouvait pas
cela désagréable, car il éprouvait encore comme la sensation
d'avoir eu froid, récemment, dans sa douleur.
Een
Laplander met een papegaai op zijn schouder?
—Il
est vêtu d'un complet à longs poils qui ressemble à la peau
de bique du père Moucheloup, le cantonnier l'hiver. Et il est coiffé
d'un bonnet à poils, cet individu.
—
C'est un Lapon, sans doute.
—
Essuyez vos yeux, monsieur. Un Lapon? Un Lapon,
avec un perroquet sur l'épaule, et un parasol.
—
Un parasol à poils aussi, — à la main? Quel luxe? Excusez !
—
Tu dis? Un perroquet! Tu rêves?
—
Moi? je ne dors pas plus que vous. Je suis au contraire éveillé
comme une potée de souris. Et je vous assure (essuyez donc vous yeux,
monsieur) que le personnage qui nous guigne de l'oeil, là-bas, porte
encore, sur le dos, une hotte d'osier, deux fusils, et, à la ceinture,
une hache et une scie. Il déménage peut-être?
—
Mais tu me fais le portrait de Robinson?
—
Robinson. Qui ça, Robinson?
Papegaaienveren
strelen als wereldreis
Après
tant et de si lourdes années passées dans la solitude à expier mes
fautes, continua Robinson, (et en disant ces
mots, il lissait du doigt les plumes de son vieux perroquet, alors
perché sur son bras et qui semblait l'écouter affectueusement).
Après avoir fait quatre fois le tour du Monde ensuite, en pleurant la
mort déplorable de mon à jamais regretté ami Vendredi, j'aurais dû
trouver, dans ma patrie, et si près de mes derniers jours, tout ce
qui pouvait me les rendre paisibles et charmants encore.
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Naar
de Robinson-vertaling van Borel


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1911,
18 november |
Ernest d'Hervilly overlijdt in Parijs
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