Parijs - 19e eeuw Guy de Maupassant (1850-1893)

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1850, 5 augustus

Henri René Albert Guy de Maupassant, geboren op het Château de Miromesnil in de nabijheid van Tourville-sur-Arques; kind van Laure Le Poittevin en Gustave de Maupassant. De geruchten dat hij een buitenechtelijk kind zou zijn van Gustave Flaubert zijn nooit onweerlegbaar bewezen.

 

foto: Nadar
1868, oktober Maupassant redt Algernon Charles Swinburne van de verdrinkingsdood aan de kust van Normandië
1868 Maupassant leert Flaubert kennen
1870

Maupassant is vrijwilliger in de Frans-Pruisische oorlog

1871

Maupassant gaat naar Parijs en wordt daar ambtenaar

1880

 

Les dimanches d’un bourgeois

Met een papegaaienstem (1)

Aussitôt qu'on fut dans le wagon, occupé déjà par deux messieurs décorés et trois dames qui devaient être au moins des marquises, tant elles montraient de dignité, la grande rousse, qui répondait au nom d'Octavie, annonça à Patissot, avec une voix de perruche, qu'elle était très bonne fille, aimant à rigoler et adorant la campagne, parce qu'on y cueille des Qeura et qu'on y mange de la friture: et elle riait d'un rire aigu à casser les vitres, appelant familièrement son compagnon: « Mon gros loup. »

Maupassant in 1876 - door F. Feyen-Perrin

1883

L'enfant

Het verschil tussen sperwer en papegaai

Les femmes irréprochables sont les femmes sans tempérament. Elles sont nombreuses. Je ne leur sais pas gré de leur vertu, car elles n'ont pas à lutter. Mais Jamais, entendez-vous, jamais une Messaline, une Catherine ne sera sage. Elle ne le peut pas. Elle est créée pour la caresse furieuse ! Ses organes ne ressemblent point aux vôtres, sa chair est différente, plus vibrante, plus affolée au moindre contact d'une autre chair; et ses nerfs travaillent, la bouleversent et la domptent alors que les vôtres n'ont rien ressenti. Essayez donc de nourrir un épervier avec les petits grains ronds que vous donnez au perroquet ! Ce sont deux oiseaux pourtant qui ont un gros bec crochu. Mais leurs instincts sont différents.

épervier = sperwer

1883

La reine Hortense

Hortense: regentes over een volk van dieren

On l'appelait, dans Argenteuil, la reine Hortense. Personne ne sut jamais pourquoi. Peut-être parce qu'elle parlait ferme comme un officier qui commande ? Peut-être parce qu'elle était grande, osseuse, impérieuse ? Peut-être parce qu'elle gouvernait un peuple de bêtes domestiques, poules, chiens, chats, serins et perruches, de ces bêtes chères aux vieilles filles ? Mais elle n'avait pour ces animaux familiers ni gâteries, ni mot mignards, ni ces puériles tendresses qui semblent couler des lèvres des femmes sur le poil velouté du chat qui ronronne. Elle gouvernait ses bêtes avec autorité, elle régnait.

1884

Tribunaux rustiques

Met een papegaaienstem (2)

Mme Bascule:

Et il me renie, il m'abandonne, et il me vole mon bien...

Isidore:

C'est pas vrai, m'sieur l' juge. J' voulus la quitter, v'là cinq ans, vu qu'ell' avait grossi d'excès, et que ça m'allait point. Ça me déplaisait, quoi ? Je li dis donc que j' vas partir ? Alors v'là qu'a pleure comme une gouttière et qu'a me promet son bien du Bec-de-Mortin pour rester quéque z'années, rien que quatre ou cinq. Mé, je dis "oui" pardi ! Quéque vous auriez fait, vous ?

Je suis donc resté cinq ans, jour pour jour, heure pour heure. J'étais quitte. Chacun son dû. Ça valait ben ça ! (La femme d'Isidore, muette jusque-là, crie avec une voix perçante de perruche:)

Mais guétez-la, guétez-la, m'sieu l' juge, c'te meule, et dites-mé que ça valait ben ça ?

Le père (hoche la tête d'un air convaincu et répète):

Pardi, oui, ça valait ben ça.

(Mme Bascule s'affaisse sur le banc derrière elle, et se met à pleurer.)

1884

Gustave Flaubert. Étude préfaçant le livre Lettres à George Sand, par Gustave Flaubert

Hoe Flaubert Un Coeur Simple schreef

De ce formidable labeur naissait pour lui [Flaubert] un extrême respect pour la littérature et pour la phrase. Du moment qu'il avait construit une phrase avec tant de peines et de tortures, il n'admettait pas qu'on en pût changer un mot. Lorsqu'il lut à ses amis le conte intitulé: Un Cœur simple, on lui fit quelques remarques et quelques critiques sur un passage de dix lignes, dans lequel la vieille fille finit par confondre son perroquet et le Saint-Esprit. L'idée paraissait subtile pour un esprit de paysanne. Flaubert écouta, réfléchit, reconnut que l'observation était juste. Mais une angoisse le saisit: « Vous avez raison, dit-il, seulement... il faudrait changer ma phrase. »

    Le soir même, cependant, il se mit à la besogne; il passa la nuit pour modifier dix mots, noircit et ratura vingt feuilles de papier, et, pour finir, ne changea rien, n'ayant pu construire une autre phrase dont l'harmonie lui parût satisfaisante. Au commencement du même conte, le dernier mot d'un alinéa, servant de sujet au suivant, pouvait donner lieu à une amphibologie. On lui signala cette distraction; il la reconnut, s'efforça de modifier le sens, ne parvint pas à retrouver la sonorité qu'il voulait, et, découragé, s'écria: « Tant pis pour le sens; le rythme avant tout! »

Flaubert - Un Coeur Simple

1884

Découverte

 

Een moeizaam huwelijk

Elle parle, à présent... Elle parle... mal... très mal... Elle fait tout autant de fautes... Mais on la comprend... oui, je la comprends... je sais... je la connais...

    J'ai ouvert ma poupée pour regarder dedans... j'ai vu. Et il faut causer, mon cher !

    Ah ! tu ne les connais pas, toi, les opinions, les idées, les théories d'une jeune Anglaise bien élevée, à laquelle je ne peux rien reprocher, et qui me répète, du matin au soir, toutes les phrases d'un dictionnaire de la conversation à l'usage des pensionnats de jeunes personnes.

    Tu as vu ces surprises du cotillon, ces jolis papiers dorés qui renferment d'exécrables bonbons. J'en avais une. Je l'ai déchirée. J'ai voulu manger le dedans et suis resté tellement dégoûté que j'ai des haut-le-coeur, à présent, rien qu'en apercevant une de ses compatriotes.

    J'ai épousé un perroquet à qui une vieille institutrice anglaise aurait enseigné le français: comprends-tu ?"

Maupassant geschilderd door Edouard Manet

1884

Yvette 

Nederlandse vertaling Adriaan Morriën

De dragonder bloost als een papegaai

 

Oui, je suis peut-être amoureux. J'y songe trop. Je pense à elle en m'endormant et aussi en me réveillant... c'est assez grave. Son image me suit, me poursuit, m'accompagne sans cesse, toujours devant moi, autour de moi, en moi. Est-ce de l'amour, cette obsession physique? Sa figure est entrée si profondément dans mon regard que je la vois sitôt que je ferme les yeux. J'ai un battement de cœur chaque fois que je l'aperçois, je ne le nie point. Donc je l'aime, mais drôlement. Je la désire avec violence, et l'idée d'en faire ma femme me semblerait une folie une stupidité, une monstruosité. J'ai un peu peur d'elle aussi, une peur d'oiseau sur qui plane un épervier. Et je suis jaloux d'elle encore, jaloux de tout ce que j'ignore dans ce cœur incompréhensible. Et je me demande toujours: "Est-ce une gamine charmante ou une abominable coquine?" Elle dit des choses à faire frémir une armée; mais les perroquets aussi. Elle est parfois imprudente ou impudique à me faire croire à sa candeur immaculée, et parfois naïve, d'une naïveté invraisemblable, à me faire douter qu'elle ait jamais été chaste. Elle me provoque, m'excite comme une courtisane et se garde en même temps comme une vierge.

Ja, misschien ben ik verliefd, Ik denk te vaak aan haar. Ik denk aan haar voor dat ik ga slapen en als ik wakker word... dat is gevaarlijk. Haar beeld volgt mij, achtervolgt mij; het is altijd bij mij, altijd vóór mij, om mij heen, in mij. Is dat liefde wanneer je zo door het lichaam van een vrouw wordt bezeten? Mijn blikken hebben haar zo volkomen opgenomen, dat ik haar zie zodra ik mijn ogen sluit. Ik krijg hartkloppingen telkens wanneer ik haar in de gaten krijg. Dat ontken ik niet. Ik ben dus verliefd op haar, maar op een eigenaardige manier. Ik begeer haar hartstochtelijk, maar de gedachte dat ik met haar zou trouwen komt mij als iets krankzinnigs voor, een stommiteit, iets afschuwelijks. Ik ben ook een beetje bang voor haar, zoals een vogel bang is die een sperwer boven zich ziet vliegen. Maar ik ben nog erger jaloers op haar, jaloers op alles wat zij in haar ondoorgrondelijke hart verbergt. Ik vraag mij voortdurend af: is het een aardig meisje of een afgrijselijke feeks? Zij zegt dingen die een dragonder zouden doen blozen, net als een papegaai. Soms is zij zo schaamteloos of zo onbeschaamd dat ik werkelijk in haar onschuld en kuisheid geloof. Maar dan weer is zij zo argeloos dat ik er aan twijfel of zij ooit wel kuis is geweest. Zij windt mij op en zij prikkelt mij als een door de wol geverfde vrouw. Maar tegelijk gedraagt zij zich als een maagd.

Maupassant aan boord van zijn yacht Bel-Ami; kunstenaar onbekend

1887

bron: internet, GUY DE MAUPASSANT À ÉTRETAT

Hallo Parijse zeugjes!

À La Guillette, Maupassant s’entoura d’animaux. Paff, son épagneul favori, cohabitait avec la chatte Piroli qui prenait très à coeur sa fonction de chasseur de souris. Sa fille Pussy lui succéda à l’automne 1887 et tout ce petit monde s’accommodait assez bien de la présence bruyante du perroquet Jacquot qui saluait les jolies dames de Paris d’un sonore "Bonjour, petite cochonne!" Un singe compléta pendant un temps la ménagerie, mais l’écrivain dut s’en séparer.

1887/88

Pierre et Jean

Papegaaienkleuren in de haven

Les steamers hâtifs s'enfuyaient à droite, à gauche, sur le ventre plat de l'Océan, tandis que les bâtiments à voile, abandonnés par les mouches qui les avaient halés, demeuraient immobiles, tout en s'habillant de la grande hune au petit perroquet, de toile blanche ou de toile brune qui semblait rouge au soleil couchant.  

 

* Devant la place de la Bourse, Roland contempla, comme il le faisait chaque jour, le bassin du Commerce plein de navires, prolongé par d'autres bassins, où les grosses coques, ventre à ventre, se touchaient sur quatre ou cinq rangs. Tous les mâts innombrables, sur une étendue de plusieurs kilomètres de quais, tous les mâts avec les vergues, les flèches, les cordages, donnaient à cette ouverture au milieu de la ville l'aspect d'un grand bois mort. Au-dessus de cette forêt sans feuilles, les goélands tournoyaient, épiant pour s'abattre, comme une pierre qui tombe, tous les débris jetés à l'eau; et un mousse, qui rattachait une poulie à l'extrémité d'un cacatois, semblait monté là pour chercher des nids.    

 

Engelse koekjes voor papegaaienbekken

Et cette tasse de thé, monsieur Lecanu ?  - Maintenant, je veux bien, Madame, avec plaisir." La bonne appelée apporta d'abord des gâteaux secs en de profondes boîtes de fer-blanc, ces fades et cassantes pâtisseries anglaises qui semblent cuites pour des becs de perroquet et soudées en des caisses de métal pour des voyages autour du monde. Elle alla chercher ensuite des serviettes grises, pliées en petits carrés, ces serviettes à thé qu'on ne lave jamais dans les familles besogneuses.

 

De droeve papegaaienblik

Un seul bec de gaz brillait au-dessus du comptoir chargé de fioles. Ceux de la devanture n'avaient point été allumés, par économie. Derrière ce comptoir, assis sur une chaise et les jambes allongées l'une sur l'autre, un vieux homme chauve, avec un grand nez d'oiseau qui, continuant son front dégarni, lui donnait un air triste de perroquet, dormait profondément, le menton sur la poitrine.

    Au bruit du timbre, il s'éveilla, se leva, et reconnaissant le docteur, vint au-devant de lui, les mains tendues.

   Sa redingote noire, tigrée de taches d'acides et de sirops, beaucoup trop vaste pour son corps maigre et petit, avait un aspect d'antique soutane; et l'homme parlait avec un fort accent polonais qui donnait à sa voix fluette quelque chose d'enfantin, un zézaiement et des intonations de jeune être qui commence à prononcer.

 

Het moede hoofd van een Pool

Deux petits verres furent pris dans l'arrière-boutique et apportés sur la planche aux préparations; puis les deux hommes examinèrent en l'élevant vers le gaz la coloration du liquide.

"Joli rubis ! déclara Pierre. - N'est-ce pas ?" La vieille tête de perroquet du Polonais semblait ravie.

Le docteur goûta, savoura, réfléchit, goûta de nouveau, réfléchit encore et se prononça:

"Très bon, très bon, et très neuf comme saveur; une trouvaille, mon cher!"

Maupassant - karikatuur door Coll-Toc

1888

Sur l’eau

Papegaai of dichter?

La femme qui se sent sollicitée par ce goût bizarre d'avoir chez elle un homme de lettres comme on peut avoir un perroquet dont le bavardage attire les concierges voisines, a le choix entre les poètes et les romanciers. Les poètes ont plus d'idéal, et les romanciers plus d'imprévu. Les poètes sont plus sentimentaux, les romanciers plus positifs. Affaire de goût et de tempérament. Le poète a plus de charme intime, le romancier plus d'esprit souvent. Mais le romancier présente des dangers qu'on ne rencontre pas chez le poète, il ronge, pille et exploite tout ce qu'il a sous les yeux. Avec lui on ne peut jamais être tranquille, jamais sûr qu'il ne vous couchera point, un jour, toute nue, entre les pages d'un livre. Son oeil est comme une pompe qui absorbe tout, comme la main d'un voleur toujours en travail.

1888

Le noyé

Een wonder van een papegaai voor drie francs - wie biedt er meer?

Juste en ce moment, on adjugeait un perroquet, un perroquet vert à tête bleue, qui regardait tout ce monde d'un air mécontent et inquiet.

    - Trois francs ! criait le vendeur ; un oiseau qui parle comme un avocat, trois francs

    Une amie de la Patin lui poussa le coude :

    - Vous devriez acheter ça, vous qu'êtes riche, dit-elle. Ça vous tiendrait compagnie ; il vaut plus de trente francs, c't oiseau-là. Vous le revendrez toujours ben vingt à vingt-cinq !

    - Quatre francs ! mesdames, quatre francs ! répétait l'homme. Il chante vêpres et prêche comme M. le curé. C'est un phénomène... un miracle !

    La Patin ajouta cinquante centimes et on lui remit, dans une petite cage, la bête au nez crochu, qu'elle emporta.

    Puis elle l'installa chez elle et, comme elle ouvrait la porte de fil de fer pour offrir à boire à l'animal, elle reçut, sur le doigt, un coup de bec qui coupa la peau et fit venir le sang.

    - Ah ! qu'il est mauvais, dit-elle.

    Elle lui présenta cependant du chènevis et du maïs, puis le laissa lisser ses plumes en guettant d'un air sournois sa nouvelle maison et sa nouvelle maîtresse.

    Le jour commençait à poindre, le lendemain, quand la Patin entendit, de la façon la plus nette, une voix, une voix forte, sonore, roulante, la voix de Patin, qui criait :

    - Te lèveras-tu, charogne !

Complete tekst van Guy de Maupassants Le Noyé & de Engelse vertaling: The Parrot

1889

Bron: François Tassart: Souvenirs sur Guy de Maupassant par François son valet de chambre (1883 - 1893)  

Un jour un commissionnaire apporte pour M. de Maupassant un volumineux paquet soigneusement emballé, avec recommandation spéciale de ne le remettre qu'à « lui-même ». L'homme voulait attendre, mais quand je lui eus remis un bon pourboire, il n'insista plus et s'en alla. Bien lui en prit, car mon maître ne rentra qu'à 8 heures pour dîner. On défit le paquet ; c'était d'abord un très fort papier, puis un bulle et alors, bien alignées, une série de petites boîtes qui contenaient chacune une petite poupée mignonnette de dix à douze centimètres de hauteur. Il y en avait en tout vingt-quatre. Six étaient habillées en femmes du monde, avec des robes à traîne, superbement élégantes dans leur petite taille ; six autres étaient habillées en religieuses, tout en noir avec coiffes blanches ; elles étaient moins attrayantes que les femmes du monde, sous ce costume noir, mais elles avaient un cachet spécial, un genre austère tout à fait réussi ; puis six avaient le costume des religieuses dominicaines, tout en blanc ; elles étaient ravissantes. Les six dernières étaient des veuves habillées de crêpe, avec long voile.

    On les aligna toutes sur la table de la salle à manger et mon maître se mit à dîner. Pussy, la curieuse, voulait absolument sauter sur la table, pour s'amuser de ces jouets qui lui plaisaient sans doute, mais on craignait ses coups de patte.

    Quant à Jacquot, le perroquet, à la vue du joli décor que faisaient ces petites poupées si fraîches et si jolies, il quitta son perchoir pour venir examiner cela de plus près, car, lui aussi, était pas mal curieux. Monsieur le laissa un peu sur la table. Ce perroquet était amusant, il tournait à droite, à gauche, tout en marmonnant, puis prenait des airs importants, faisait des saluts aussi gracieusement qu'il le pouvait ; en fin de compte, ce furent les dames du monde qui eurent sa préférence ; elles étaient parfumées et il raffolait des odeurs. Aussi était-il empressé près de ces dames, trop même, car il voulait leur témoigner son amabilité par des coups de bec qui auraient pu les détériorer. Il fallut donc l'éloigner ; il protesta à sa manière, mais on ne lui céda pas.

Bron: François Tassart: Nouveaux souvenirs intimes sur Guy de Maupassant

De pratende Vlaamse gaai

Une heure plus tard, mon maître était habillé, souliers vernis, chaussettes de soie noire, un pantalon bleu très clair un gilet à raies blanches et or, un habit rouge à boutons de métal ; le col blanc de sa chemise faisait ressortir le noir de son cou et de son visage. Coiffé d'une chéchia, M. de Maupassant se regarde dans la glace et n'a pas même un de ces sourires de satisfaction dont les nègres sont si prodigues, pour montrer la blancheur de leurs dents, quand ils se voient en si belle tenue. Mon maître se dirige alors vers le salon où il est reçu par les exclamations de Jacquot, qui monte et descend sur son perchoir, de toute la vitesse qu'il peut fournir, tant il était étonne à la vue de ce visage noir et de cet habit rouge. Il se calme enfin, et revenu de sa surprise, il dit avec force : « Maupassant ! Maupassant ! te voilà de retour... » et il rit de tout son cœur. « Vous voyez, me dit alors mon maître, tout d'abord, ce perroquet a cru avoir retrouvé en moi un ami de son pays natal, mais il s'est aperçu bien vite de son erreur, et pour me prouver qu'il n'était pas dupe de mon déguisement, il m'a tenu le même langage que quand je rentre de voyage. - Cela me surprend d'autant moins, repris-je, que j'ai été témoin dans mon pays d'un trait analogue, qui prouve bien l'esprit des bêtes. Une dame avait un geai à qui elle avait appris à parler, et souvent avec beaucoup d'à-propos ; elle recevait presque toutes les semaines un officier qui venait faire sa partie ; dès que le geai l'apercevait, s'il était en tenue, il criait : « Portez armes !!! ». Si, au contraire, il était en civil, il lui disait « Bonjour, capitaine ».

 

* M. de Maupassant en sortant de son bain se regarda dans la glace et satisfait de se retrouver lui-même, écarta de son index la paupière de son œil gauche, geste qui lui était familier. « Croiriez-vous, me dit-il, que pas un des invités de M. le Comte Zernuski n'a eu la perspicacité de Jacquot. Je suis rentré sans avoir été reconnu ». C'est par cette réflexion philosophique sur l'esprit des bêtes que se termina cette émouvante odyssée.

 

* Un jour M. de Maupassant avait reçu, en cadeau d'une Comtesse une petite guenon appelée Chaly. Au bout de quinze jours, il en avait assez: « Oui ! me disait-il, elle n'est ni belle ni propre, et je ne veux pas la garder. Vous la porterez au Havre, chez un de ces marchands des quais et vous me rapporterez, en échange, un superbe perroquet amazone bleu ». Ma première impression fut de préférer à la guenon notre nouvel hôte, mais je ne tardai pas à constater que la guenon était encore préférable au perroquet. Cet animal avait tous les défauts, il était menteur, moqueur, bavard, criard et encore plus voleur que ma Pussy. Quelle bête désagréable et énervante, que de vilains tours, il m'a joué ! il fallait le surveiller constamment, car il ne laissait échapper aucune occasion de mal faire.

guenon = aapje

1889

Boitelle

*     Il était alors soldat, faisant son temps au Havre, pas plus bête qu'un autre, pas plus dégourdi non plus, un peu simple pourtant. Pendant les heures de liberté, son plus grand plaisir était de se promener sur le quai, où sont réunis les marchands d'oiseaux. Tantôt seul, tantôt avec un pays, il s'en allait lentement le long des cages où les perroquets à dos vert et à tête jaune des Amazones, les perroquets à dos gris et à tête rouge du Sénégal, les aras énormes qui ont l'air d'oiseaux cultivés en serre, avec leurs plumes fleuries, leurs panaches et leurs aigrettes, des perruches de toute taille, qui semblent coloriées avec un soin minutieux par un bon Dieu miniaturiste, et les petits, tout petits oisillons sautillants, rouges, jaunes, bleus et bariolés, mêlant leurs cris au bruit du quai, apportent dans le fracas des navires déchargés, des passants et des voitures, une rumeur violente, aiguë, piaillarde, assourdissante, de forêt lointaine et surnaturelle.

 

*  Or une fois, s'étant arrêté presque en extase devant un araraca monstrueux qui gonflait ses plumes, s'inclinait, se redressait, semblait faire les révérences de cour du pays des perroquets, il vit s'ouvrir la porte d'un petit café attenant à la boutique du marchand d'oiseaux, et une jeune négresse, coiffée d'un foulard rouge, apparut, qui balayait vers la rue les bouchons et le sable de l'établissement.

    L'attention de Boitelle fut aussitôt partagée entre l'animal et la femme, et il n'aurait su dire vraiment lequel de ces deux êtres il contemplait avec le plus d'étonnement et de plaisir.

    La négresse, ayant poussé dehors les ordures du cabaret, leva les yeux, et demeura à son tour éblouie devant l'uniforme du soldat. Elle restait debout, en face de lui, son balai dans les mains comme si elle lui eût porté les armes, tandis que l'araraca continuait à s'incliner.

1891

Yvette (theater-versie, onvoltooid)

Blozende dragonders (2)

Jean de Servigny: Oui, Yvette. Une merveille, grande, magnifique, mûre à point, aussi blonde que sa mère est brune, admirable rejeton d'aventurière poussé sur le fumier de ce monde-là.

Léon Saval: Et le moral ?

Jean de Servigny: Je ne sais pas, on ne sait pas. Naïve ou rouée ? impossible de le dire, peut-être les deux. Il y a des jours où je la crois une sainte, et d'autres où je la crois une rosse. J'éprouve un entraînement irraisonné vers sa candeur possible et une méfiance très raisonnable contre sa rouerie non moins probable. Elle dit des choses à faire frémir une armée, mais les perroquets aussi. Elle est parfois imprudente à me faire croire à sa candeur immaculée et parfois niaise, d'une niaiserie invraisemblable à me faire douter qu'elle ait jamais été naïve. Elle provoque comme une courtisane et se garde comme une vierge. Je ne sais pas. Mais tu vas la voir.

1892, 2 januari

 

Guy de Maupassant snijdt zijn keel door. Wordt opgenomen in de privékliniek van Dr. Esprit Blanche. Dr. Blanche

1893, 6 juli

Guy de Maupassant overlijdt in Parijs.

THE NEW SENSATION

 

"Would you like to have our fortune told?"

 

It was a very fine specimen of its kind, and had, no doubt, been far and

wide. Placards and portraits, bordered by advertisements, hung above the

shaky steps, and the small windows with their closed shutters, were

almost hidden by boxes of sweet basil and mignonette, while an old, bald

parrot, with her feathers all ruffled, was asleep just outside.

The fortune teller was sitting on a chair, quietly knitting a stocking,

and on their approach she got up, went up to Madame d'Ormonde and said

in an unctuous voice:

"I reveal the present, the past and the future, and even the name of the

future husband or wife, and of deceased relations, as well as my

client's present and future circumstances. I have performed before

crowned heads. The Emperor of Brazil came to me, with the illustrious

poet, Victor Hugo.... My charge is five francs for telling your fortune

from the cards or by your hand, and twenty francs for the whole lot....

Would you like the lot, Madame?"

 

 

THE ILL-OMENED GROOM

 

The groom knelt before the lovely girl, whose moist lips sought his at

the same instant.

From that moment Lajos became her favorite. Of course he was not allowed

to be jealous, as the young lord was still her official lover, who had

the pleasure of paying everything for that licentious beauty, and

besides him, there was a whole army of so-called "good friends," who

were fortunate enough to obtain a smile now and then, and occasionally,

something more, and who, in return, had permission to present her with

rare flowers, a parrot or diamonds.

The more intimate Zoë became with Lajos, the more uncomfortable she felt

when he looked at her, as he frequently did, with undisguised contempt.

She was wholly under his influence and was afraid of him, and one day,

while he was playing with her dark curls, he said jeeringly:

"It is usually said that contrasts usually attract each other, and yet

you are as dark as I am."