Parijs - 19e eeuw Raoul de Najac - Lettres d'oiseaux - Le perroquet  

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1856

Raoul de Najac geboren in - Pantomimespeler, auteur

1882

Lettres d'oiseaux

Le Perroquet

 

Aimable Raoul, nous connaissons un garçon qui raffole des perroquets au point de les préférer à son prochain.

Quand il se promène, il se dirige machinalement vers le jardin d'Acclimatation, et s'arrête à la volière des perroquets.

Il ne cesse de relire le poème de Vert-Vert ( 1), les trente-cinq contes d'un perroquet ( 2) traduits de l'arabe par Marie d'Heures; enfin tous les ouvrages qui traitent des perroquets.

Il est chauve. Des plaisants expliquent sa calvitie prématurée en affirmant qu'il s'est arraché les cheveux de désespoir pour n'avoir pu trouver un roman historique de l'allemand Varnhagen d'Ense, intitulé Les étoiles et les perroquets ( 3).

A force de mettre son nez dans les livres, il lui a pris l'envie d'en écrire. Son premier volume est dédié à un perroquet. Son second renferme un conte, dont les perroquets sont les héros. Nous tenons de bonne source que dans son troisième volume, auquel il travaille, les perroquets ne seront pas oubliés.

Il possède deux perroquets. L'un s'appelle Azur, l'autre Caquet.

Ara bleu et jaune, Azur parle fort agréablement: mérite rare chez ses pareils. En outre son intelligence et sa douceur n'ont pas d'égales; aussi est-il l'enfant gâté du logis.

Amazone à bandeau bleu, Caquet rendrait jaloux les avocats, en face desquels il daignerait pérorer. Mais, doué d'un caractère irascible, il se sert autant de son bec que de sa langue.

Un jour, rougissant de leur oisiveté, Azur et Caquet s'approprièrent une feuille de papier blanc, et la couvrirent d'encre. Accepte, Raoul, le fruit de leur collaboration.

Il semble que le destin, en introduisant dans la société les perruches longtemps avant les perroquets, ait voulu préparer les hommes à la surprise que devaient leur causer ces derniers.

De l'île de Taprobane (aujourd'hui Ceylan) Onésicrite, commandant des trirèmes d'Alexandre le Grand, amena en Grèce des perruches vertes à collier rouge. C'était la première fois que des volatiles de ce genre se montraient aux Européens. Leur nom indien psittace fut adopté par les Grecs, qui y joignirent l'épithète d'anthropoglotlos (langue humaine).

De Grèce, les perruches passèrent rapidement en Italie, où psittace devint psittacus. Elles eurent des professeurs, qui punissaient les élèves rebelles en les frappant sur la tête avec une baguette de fer ( 4). A son entrée triomphale dans Rome après la victoire d'Actium, qui lui donnait la couronne, Auguste entendit six perruches qui criaient: « Vive Auguste, empereur! »

En dépit de la politique elles ne négligeaient pas les arts. Les poètes les célébraient. 5 Les peintres reproduisaient leurs traits: une fresque, trouvée à Herculanum en 1745, représente une perruche attelée à un char, que dirige une sauterelle. ( 6.

Au moyen âge, elles furent un peu délaissées. Cependant les croisés en rapportèrent quelques unes, dont le nom arabe babbaga fit papegaut.

Quand l'empereur d'Orient Basile, ajoutant foi à des colomnies, eut emprisonné son fils Léon, des amis du jeune prince instruisirent son papegaut à dire: «Pauvre Léon! » 

 

 

Puis, ils le placèrent dans la chambre de l'empereur. A la voix de l'oiseau, Basile fondit en larmes, et rendit la liberté à son fils. ( 7. )

En 1415, le Portugais Giles Nunez (ou Gilianez) se mit à explorer les côtes occidentales de l'Afrique; et les perroquets gris à queue rouge détrônèrent les perruches. ( 8)

Les nouveaux venus reçurent les noms qu'ils savaient le mieux prononcer: perrot (petit-Pierre) et jacquot (petit-Jacques.)

Perroquet, diminutif de perrot, s'étendit sur l'espèce entière, tandis que jacquot servit à désigner exclusivement la variété grise. Certains naturalistes, se refusant par un amour-propre mal placé de donner à des bêtes des prénoms d'homme, modifièrent, l'orthographe de jacquot, et l'écrivirent: jaco.

Un siècle ne s'était pas écoulé, que Christophe Colomb trouvait chez les sauvages de l'Amérique des amazones et des aras apprivoisés. ( 9)

Les amazones prennent leur nom du fleuve dont ils peuplent les rives. Le vert domine dans leur plumage. Un chaperon jaune couvre la tête des uns; un bandeau bleu ceint le front des autres.

Les aras, dont le cri a formé le nom, sont les plus grands de tous les perroquets. Ils portent une livrée, tantôt bleue et jaune (ara rauna), tantôt rouge (aras macao et canga), tantôt verte (ara militaire), tantôt bleue foncée (aras hyacinthe et maximilien). Ils sont armés d'un bec puissant et parés d'une queue très longue. Hormis les hyacinthes et les maximiliens, les aras n'ont pas de plumes sur les joues.

Cher ami, nous t'entendons souvent dire:

« Si je pouvais me métamorphoser en animal, je me ferais oiseau. Si je pouvais me métamorphoser en oiseau, je me ferais perroquet. Si je pouvais me métamorphoser en perroquet, je me ferais ara. »

Paroles qui humilient un peu Caquet, mais qui flattent beaucoup Azur.

En 1511, la découverte des îles Moluques par les Portugais eut comme résultat de révéler à l'Europe l'existence de perroquets huppés. ( 10) On les nomma cacatous, kakatoès, catakois et cacatois, onomatopées qui traduisaient leur cri. Jugeant qu'un habit d'une blancheur éclatante et qu'un caractère affable suffisaient pour plaire, les cacatois ne cherchèrent pas dans l'éloquence des moyens de séduction.

Donc, au seizième siècle, les quatre variétés principales de perroquet étaient connues. L'Afrique, l'Océanie et l'Amérique du sud en fournirent bien d'autres. Nous en occuper serait empiéter sur les fonctions des ornithologistes.

Par leur faconde les jacquots et les amazones, pitres emplumés, séduisirent la bourgeoisie. Par leur beauté et leur aménité les aras et les cacatois, représentants de la noblesse aérienne, gagnèrent les bonnes grâces des grands seigneurs. Mais, après s'être divertis du babil des premiers, après avoir reçu les caresses des seconds, les hommes, ingrats et sceptiques, se posèrent cette question:« Les perroquets sont-ils aussi intelligents qu'ils le paraissent?

— Non, se répondirent-ils; car ils ne savent ce qu'ils disent. »

Alors, Messieurs, l'écolier qui retient sa leçon n'est qu'un imbécile. Alors, Messieurs, au nombre des facultés intellectuelles vous ne devez pas ranger la mémoire: sans elle nous ne répéterions pas les mots que vous nous enseignez.

Si nous ne savons ce que nous disons, c'est votre faute, à vous nos professeurs, qui nous bourrez la cervelle de phrases, dont vous ne nous expliquez pas le sens. Marin Cureau de La Chambre, médecin ordinaire de Louis XIV, vous montre clairement, dans son Traité de la connoissance des animaux, de quels côtés sont les torts.

Pour moy, dit-il, je n'ay point de peine à croire que si en voulant apprendre un mot à un perroquet, on ne luy présentoit que du pain principalement quand il a besoin de manger, il comprendrait à la fin que ce mot quel qu'il fust signifieroit du pain.

Si vous nous traitez d'imbéciles, le conservateur du musée d'Anvers détruira le tableau de Rubens;( 11) qui représente l'enfant Jésus, la Vierge, saint Joseph et un ara rauna grapillant dans une vigne; car montrer la Sainte Famille en compagnie d'un oiseau stupide est un sacrilège.

Si vous nous refusez l'intelligence, l'éditeur de la prochaine édition de la Vie de Scaramouche par Mezetin en retranchera le passage suivant, comme étant invraisemblable:

Dès qu'il (Scaramouche) fut en présence de Sa Majesté (Louis XIV,) il jetta son manteau par terre et parut avec sa guittare, son chien et son perroquet. Il fit un concert fort plaisant avec ces deux bêtes qu'il avoit dressées à tenir leur partie, dont l'une estoit sur le manche de sa guittare et l'autre sur un placet (tabouret)....

Tu n'ignores pas que le comédien Scaramouche s'appelait de son véritable nom Tiberio Fiorilli. ( 12)

Il nous serait aisé de confondre ceux qui doutent encore de notre esprit, en nous faisant les historiographes des perroqnets célèbres. Mais que nous importe l'estime des autres, puisque nous avons la tienne!

Nous t'aimons, ô Raoul: cela doit te suffire. Tu nous aimes: cela nous suffit.

 

Tes perroquets chéris,

 

Azur et Caquet.


 

1. Vert-Vert

 

2.Trente-cinq contes d'un perroquet: = keuze uit het Perzische Tuti Nama.

Traduit (sur la version anglaise des contes en persan de Nahs’rabi Zya) par Mme Marie d’Heures. Paris, P. Mongie,1826.

In 1801 a parallel text translation by Francis Gladwin appeared in London (J. Debrett), reprinted in 1812 in Calcutta by Ramtonoo Congoley, which wrongly attributed the translation to William Beckford (author of Vathek).  Gladwin based his translation on a 17th century abridgement of  Nakhshabi (d. c. 1350) by Muhammad Khudavand Qadiri (a printed edition of Qadiri's text appeared in Bombay in 1888.

 

3. Un roman historique de l'allemand Varnhagen d'Ense, intitulé Les étoiles et les perroquets

Deze roman was ook in het Papegaaienmuseum niet bekend. Stappen werden ondernomen, en het boek is inmiddels toegevoegd aan de collectie. Een lijvig werk. Echter, Raoul de Najac indachtig, heeft de hoofdcommies de opdracht gekregen het boek eigenhandig door te nemen, en verslag te doen.

4 Voor een uitgebreide toelichting met betrekking tot de didactiek van het leren spreken van papegaaien KLIK HIER

 

5: Gedoeld wordt op Ovidius en Statius. Deze komen op een geschikter moment aan de orde in HPM.

 

6.   KLIK HIER voor een afbeelding van het mozaïek.

 

7. Het betreft de heilige Theofano (ook Theofana, Theofanou of Theophanu) van Byzantium (ook van Constantinopel); keizerin; † 892. Feest (16 & 17 & 18 november & 16 december.

Theofano werd geboren uit voortreffelijke ouders: Constantijn en Anna. Dezen waren weer verwant aan verschillende keizerlijke personen. Lange tijd bleef hun huwelijk kinderloos, waardoor ze gedurig de voorspraak van de Heilige Maagd inriepen voor het krijgen van een kind. Toen er tenslotte een dochter geboren werd, gaven ze haar de toepasselijke naam Theofano (= 'Openbaring Gods'). Vanaf haar vroegste jeugd maakte het meisje ernst met het christelijk geloof, zo weten haar levensbeschrijvers te vertellen. Zij was haar leeftijdgenoten in alle christelijke deugden de baas.

Op volwassen leeftijd huwde zij met Leo IV, zoon van keizer Basilius de Macedoniër. Zij hadden samen veel tegenslagen te verduren. Dieptepunt was wel, dat Leo's vader geloof hechtte aan het gerucht, dat zijn zoon gedurig met een mes op zak liep om bij de eerste de beste gelegenheid zijn vader om te brengen. Op die manier zou hij zelf de troon kunnen bestijgen, aldus het praatje dat rondgestrooid werd. Onverwijld liet de lichtgelovige Basilius zijn zoon en schoondochter gevangen zetten. Dat duurde zo drie jaar.

Tot het moment dat de koning op het feest van de profeet Elia al zijn edelen en hofbeambten uitnodigde op het banket. Bij die gelegenheid riep de keizerlijke papagaai ineens uit: "Helaas, hoe zielig is het lot van mijn heer Leo!" Hij herhaalde deze woorden een behoorlijk aantal keren. Dit bracht grote consternatie teweeg onder de hovelingen, en zij begonnen er allemaal bij de keizer op aan te dringen om zijn zoon en schoondochter vrij te laten. De keizer was diep geraakt. En gaf gevolg aan hun smeekbeden.

Na diens dood kwam Leo op de troon, en kreeg de bijnaam 'De Wijze'. Theofano sloeg nauwelijks acht op haar keizerlijke status; ze was veel meer bedacht op de dingen van God, en ze verlangde ernaar het eeuwige geluk te verwerven. Vandaar dat ze veel vastte en bad, aalmoezen gaf en schenkingen deed voor de bouw van kerken en kloosters. Nooit kwam er ook maar een vals woord over haar lippen; nooit deed ze mee aan het roddelcircuit. Toen ze haar dood voelde naderen, riep zij haar meest intieme vrienden bij zich, nam afscheid en beval haar geest aan in de handen van onze Heer. Dat was in het jaar 892.

 

Haar echtgenoot was overtuigd van haar heiligheid, en maakte zijn bedoeling kenbaar om een kerk te bouwen op het graf van Theophano. Maar de patriarch weigerde zijn medewerking. Toen bouwde Leo maar een kerk die hij liet toewijden aan Alle Heiligen. Want, zo redeneerde hij, als Theofano inderdaad tot de rijen der heiligen behoorde, zou zij hiermee tegelijk met de alle anderen heiligen de nodige verering ontvangen.

 

Het was dan ook in die tijd, dat in de oosterse kerk het feest van Alle Heiligen werd ingevoerd op de eerste zondag na het feest van de Heilige Drievuldigheid; en dat feest viel weer op de eerste zondag na Pinksteren.

Bron: Internet; anoniem

 

8 - Vroegste afbeelding Grijze Roodstaart in de archieven van het Papegaaienmuseum:

Lucas Cranach de Oude, Hiëronimus (patroonheilige van de vertalers) in zijn studeerkamer, pas uit 1526. De vraag is nu of Nunez werkelijk Grijze roodstaarten meegebracht heeft... 

 

 

Perroquet cendré - Grijze roodstaart

 

Perroquet cendré (seconde variété) - Grijze roodstraat (variant)

 

9 - Tot aan het moment dat Nunez de vermeende Grijze roodstaarten meevoert uit Afrika (is hij wel verder gekomen dan de Canarische Eilanden..?) zijn slechts de Indische papegaaien in Europa bekend.

Columbus brengt in 1493 de eerste Amazone- soorten, en mogelijk ook Ara’s mee

 

Amazone à tête blanche

 

Amazone jaune ou perroquet d'or

 

Amazone à tête blanche

 

Ara vert

 

10

Kaketoes

 

 

11

 

12 Voor de bedoelde tekst over Scaramouche en de fabel KLIK HIER.

19?? Raoul de Najac overleden