Parijs - 19e eeuw Pétrus Borel (1809-1859)

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1831

Rhapsodies

 

Car du cerveau du Barde, arabe cassolette,

Il s'élève un parfum dont l'homme est enivré. 

C'est un oiseau, le barde! il doit rester sauvage;

La nuit sous la ramure, il gazouille son chant;

Le canard tout boueux se pavane au rivage,

Saluant tout soleil, ou levant ou couchant.

C'est un oiseau, le barde! il doit vieillir austère,

Sobre, pauvre, ignoré, farouche, soucieux,

Ne chanter pour aucun, et n'avoir rien sur terre,

Qu'une cape trouée, un poignard et les cieux!

Mais le barde aujourd'hui, c'est une voix de femme.

Un habit bien collant, un minois relavé.

Un perroquet juché, chantonnant pour madame,

Dans une cage d'or, un canari privé;

C'est un gras merveilleux, versant de chaudes larmes

Sur des maux obligés après un long repas,

Portant un parapluie, et jurant par ses armes.

Et, l'élixir en main, invoquant le trépas.

Joyaux, bal, fleur, cheval, château, fine maîtresse,

Sont les matériaux de ses poëmes lourds:

Rien pour la pauvreté, rien pour l'humble en détresse

Toujours les soufflettant de ses vers de velours.

Par merci! voilez-nous vos airs autocratiques;

Heureux si vous cueillez les biens à pleins sillons!

Mais ne galounez pas comme vos domestiques.

Vos vers qui font rougir nos fronts ceints de haillons.

Eh! vous, de ces soleils, moutonnier parélie!

De cacher vos lambeaux ne jjrenez tant de soin,

Ce n'est qu'à leur abri que l'esprit se délie;

Le barde ne grandit qu'enivré de besoin!

Bron: Laffont & Bompiani

 

1833

Sur Champavert

Novembre 1823

 

Een grote jongen die alles van papegaaien weet

Hier mon père m'a dit: Tu es grand maintenant, il faut dans ce monde une profession; viens, je vais t'offrir à un maître qui te traitera bien, tu apprendras un métier qui doit te plaire, à toi qui charbonnes les murailles, qui fais si bien les peupliers, les hussards, les perroquets, tu apprendras un bon état. Je ne savais ce que tout cela voulait dire; je suivis mon père, et il me vendit pour deux ans.

1836

Borel vertaalt Robinson Crusoé; enrichi de La vie de Daniel de Foé.

 

De vangst

En faisant ces réflexions je marchais en avant tout à loisir. Ce côté de l’île me parut beaucoup plus agréable que le mien; les savanes étaient douces, verdoyantes, émaillées de fleurs et semées de bosquets charmants. Je vis une multitude de perroquets, et il me prit envie d’en attraper un s’il était possible, pour le garder, l’apprivoiser et lui apprendre à causer avec moi. Après m’être donné assez de peine, j’en surpris un jeune, je l’abattis d’un coup de bâton, et, l’ayant relevé, je l’emportai à la maison. Plusieurs années s’écoulèrent avant que je pusse le faire parler ; mais enfin je lui appris à m’appeler familièrement par mon nom. L’aventure qui en résulta, quoique ce ne soit qu’une bagatelle, pourra fort bien être, en son lieu, très-divertissante. (153)

Borel & Defoe compleet

 

Eerste lessen

* C'est au logis, tandis qu'il pleuvait et que je ne pouvais mettre le pied dehors, que je m'occupai de la matière qui va suivre, observant toutefois que pendant que j'étais à l'ouvrage je m'amusais à causer avec mon perroquet, et à lui enseigner à parler. Je lui appris promptement à connaître son nom et à dire assez distinctement Poll, qui fut le premier mot que j'entendis prononcer dans l'île par une autre bouche que la mienne. Ce n'était point là mon travail, mais cela m'aidait beaucoup à le supporter. (166)

Een kooi voor Poll

* Je me reposai une semaine pour me restaurer et me régaler après mon long pèlerinage. La majeure partie de ce temps fut absorbée par une affaire importante, la fabrication d’une cage pour mon Poll, qui commençait alors à être quelqu’un de la maison et à se familiariser parfaitement avec moi. Je me ressouvins enfin de mon pauvre biquet que j’avais parqué dans mon petit enclos, et je résolus d’aller le chercher et de lui porter quelque nourriture. Je m’y rendis donc, et je le trouvai où je l’avais laissé: – au fait il ne pouvait sortir, – mais il était presque mourant de faim. J’allai couper quelques rameaux aux arbres et quelques branches aux arbrisseaux que je pus trouver, et je les lui jetai. Quand il les eut brouté, je le liai comme j’avais fait auparavant et je l’emmenai; mais il était si maté par l’inanition, que je n’aurais pas même eu besoin de le tenir en laisse: il me suivit comme un chien. Comme je continuai de le nourrir, il devint si aimant, si gentil, si doux, qu’il fut dès lors un de mes serviteurs, et que depuis il ne voulut jamais m’abandonner. (156)

Over de ouderdom der papegaaien

 J’avais, comme je l’ai déjà dit, appris à parler à mon Poll; et il le faisait si familièrement, et il articulait si distinctement, si pleinement, que c’était pour moi un grand plaisir de l’entendre. Il vécut avec moi non moins de vingt-six ans: combien vécut-il ensuite? je l’ignore. On prétend au Brésil que ces animaux peuvent vivre cent ans. Peut-être quelques-uns de mes perroquets existent-ils encore et appellent-ils encore en ce moment le pauvre Robin Crusoé.

Over de ouderdom van papegaaien

Bon appétit

Il fallait que les trois coupables fussent réduits à une bien rude extrémité, puisque, obligés d'attendre la réponse pendant une demi-heure, ils demandèrent qu'on voulût bien dans cet intervalle leur faire donner du pain; ce qui fut fait: on y ajouta même un gros morceau de chevreau et un perroquet bouilli, qu'ils mangèrent de bon appétit, car ils étaient mourants de faim. (II, 99)

Perroquet à la carte

1839

Madame Putiphar  

 

Een vleesgeworden Vert-Vert

Fitz-Harris, il est vrai, et je l'en blâme violemment, a eu un tort, qui, si vous n'étiez pas si bonne, pourroit être impardonnable, celui de répéter dans un salon une épigramme, partie dit-on de la Cour, et qui depuis longtemps couroit le monde; mais il l'a fait, comme on répète une nouvelle, sans intention hostile, sans arrière-pensée, inconsidérément, follement, comme il fait tout. Ayant la vanité d'être des premiers au courant des bruits de ville, il va quêtant des nouvelles à tout venant, et va les remboursant à tout venant, comme on les lui a données; il n'est, vous me passerez cette bizarre comparaison, qu’une espèce de porte-voix, de cornet acoustique, transvasant machinalement tout ce qu'on lui confie; pour être juste, ce n'est pas lui, instrument, qu'il faudroit punir, mais ceux qui l'embouchent.

— À merveille, vous faites de sir Fitz-Harris un parfait perroquet, un fort aimable vert-vert.

— Je vois avec satisfaction, que vous avez daigné me comprendre, madame, et j'ose espérer que vous ne ferez pas Fitz-Harris victime, comme Vert-Vert, de la grossièreté des bateliers.

Vert-vert (Gresset)

1841

Le Gniaffe

 

De jas van Balzac

Si fait, pardieu, notre homme est mis, parfaitement mis au contraire! et, pour peu que vous y teniez, j'en puis faire une monographie qui enfoncerait les inventaires de M. Honoré de Balzac ou le testament de l'empereur. - Redingote brune ou vert perroquet, manches démesurées, parements envahissants, collet petit et bas, formant balcon par derrière; revers fripés et recroquevillés comme un morceau de parchemin jeté au feu; la dernière boutonnière, gigantesque: c'est la seule dont il se serve, ce qui fait remonter sa redingote de telle façon, qu'elle simule par devant un formidable estomac.  

Uit: Champavert

Bij Le Lycanthrope